
Des préoccupations aux progrès : L’IA et les inégalités de genre
Si l’intelligence artificielle est perçue comme une force motrice du progrès, elle soulève simultanément des préoccupations majeures en raison de son impact sur les inégalités de genre. Des études de l’Unesco mettent en évidence les préjugés sexistes inscrits dans les grands modèles de langage de Meta et d’OpenAI, engendrant des répercussions significatives. Ces constats soulignent la nécessité d’une réflexion approfondie sur l’éthique de l’IA et son influence sur les dynamiques de genre.
Les rédacteurs de ce rapport de l’Unesco, rendu public le 7 mars 2024, ont sollicité trois robots d’intelligence artificielle générative pour la rédaction d’histoires ou la complétion de phrases. Les robots Llama 2 de Meta (la société mère de Facebook), ChatGPT de OpenAI et Microsoft, ainsi que son prédécesseur GPT-2, ont démontré une tendance à associer le terme « femme » à des mots tels que « maison », « famille » et « enfants », tandis que le terme « homme » était davantage lié à des mots comme « affaires », « carrière » et « salaire ».
Barrières et perspectives : Le chemin vers l’égalité des genres
Le baromètre du Women’s Forum révèle qu’en dépit de certaines améliorations en 2023, le chemin vers l’égalité est encore semé d’obstacles. Les perceptions des inégalités de genre évoluent, avec une réduction de l’importance accordée à la lutte contre ces disparités. Les interruptions de carrière, particulièrement liées à la parentalité, persistent, entraînant des déséquilibres professionnels et domestiques. Dans le secteur de la tech et de l’IA, les femmes demeurent sous-représentées, incitant à repenser les stratégies d’inclusion et de diversité pour une transformation positive.
La France, tout comme de nombreux autres pays, est confrontée à un problème de sous-représentation des femmes dans le domaine de la technologie. Malgré la mise en place d’initiatives visant à encourager la diversité de genre, les statistiques démontrent la réalité vécue par de nombreuses femmes au quotidien. Selon les données de l’étude Gender Scan, seuls 17 % des effectifs de la technologie en France étaient des femmes en 2022, contre 22 % en Europe. Cette absence de représentation se manifeste à divers niveaux, allant de l’éducation à l’entrepreneuriat, en passant par les postes de direction.
Favoriser l’inclusion : Un appel à l’action
Pour contrer les préjugés persistants, l’Unesco recommande une diversification accrue des équipes d’ingénieurs, soulignant l’importance cruciale d’une représentation équilibrée dans le développement de l’IA. Alors que les défis subsistent, cette période marque un appel à l’action pour les entreprises, les gouvernements et la société dans son ensemble. Un changement significatif réside dans la promotion de l’équité, de l’inclusion et de la réflexion éthique pour façonner un avenir où l’IA contribue activement à l’avancement de la parité entre les genres.